2nd (Can) infantry division

Organisation

  • Reconnaissance
    14th Canadian Hussars
  • 4e brigade d’infanterie
    The Royal Regiment of Canada
    The Royal Hamilton Light Infantry
    The Essex Scottish Regiment
  • 5e brigade d’infanterie
    The Black Watch of Canada
    Le Régiment de Maisonneuve
    The Calgary Highlanders
  • 6e brigade d’infanterie
    Les Fusiliers Mont-Royal
    The Queen's Own Cameron Highlanders of Canada
    The South Saskatchewan Regiment
  • Support
    The Toronto Scottish Regiment
  • Artillerie
    4th Field Regiment
    5th Field Regiment
    6th Field Regiment
    2nd Anti-Tank Regiment
    3rd Light Anti-Aircraft Regiment
  • Génie
  • Transmissions
  • Services

Historique

Les débuts

Une 2e DI canadienne avait existé au cours de la Grande Guerre. Créée en octobre 1914, elle arriva en France en septembre 1915. Elle combattit dans le Nord et les Flandres. A partir du 9 avril 1917, elle prit part à l’attaque contre la crête de Vimy, repoussant les Allemands et atteignant tous ses objectifs. Elle fut dissoute à l’issue de la guerre.

Le 1er septembre 1939, la 2e DI fut mobilisée à nouveau et se remplit rapidement de volontaires. Néanmoins, les incertitudes quant à l’engagement des troupes canadiennes outre-mer la retinrent au Canada jusqu’à l’été 1940. A cette date, les Fusilliers Mont-Royal et le Royal Regiment of Canada furent expédiés en Islande. Après intervention de Churchill, qui avait besoin de ces troupes pour parer à l’éventualité d’une invasion allemande au Royaume-Uni, l’ensemble de la division rejoignit les îles britanniques en novembre 1940.

Après son transfert en Grande-Bretagne, la 2e DI fut progressivement formée et entraînée, malgré les difficultés initiales liées à l’absence de matériel disponible. Le 27 mars 1941, elle reçut la visite du couple royal. En été et à l’automne, elle participa aux exercices « Waterloo », puis « Bumper ». Le haut niveau de préparation de la division fut la raison pour laquelle elle fut sélectionnée pour prendre part au raid sur Dieppe – l’opération Jubilee.

Le raid sur Dieppe – Jubilee

19 août 1944 – un officier et des soldats allemands inspectent les
débris canadiens après le raid sur Dieppe. On aperçoit un char
Churchill hors de combat, et, au premier plan, des blessés.
ANC C-017293
Plusieurs motifs réels ou supposés sont avancés pour expliquer le lancement d’un raid sur Dieppe au milieu de l’année 1942, sans qu’aucun ne soit réellement satisfaisant – reconnaissance armée, volonté d’acquérir une expérience pratique, pression de Roosevelt sur Churchill pour donner un gage de bonne volonté à Staline ? Le résultat de ces tergiversations fut l’opération Jubilee, et le 19 août 1942 à l’aube, la 2e DI, renforcée par des commandos de Royal Marines, arriva en vue de Dieppe.

Sur le flanc gauche, à Puys, la situation tourna immédiatement au désastre : les barges qui transportaient le Royal Regiment of Canada arrivèrent sur les plages alors que l’écran de fumée qui devait protéger les opérations s’était déjà dissipé. Clouée au sol par le feu des mitrailleuses, l’immense majorité des soldats fut capturée. Devant Dieppe, les chars de soutien arrivèrent en retard, privant l’infanterie de leur puissance de feu. Les lourds chars Churchill s’enlisèrent dans les galets, et pratiquement tous les équipages furent faits prisonniers. De son côté, l’infanterie de l’Essex Scottish et du Royal Hamilton s’usait dans de vains combats pour contrôler la ville. Enfin, sur le flanc droit, le South Saskatchewan Regiment débarqua trop à l’ouest, et ne put rejoindre le gros des troupes.

A 11h, l’échec de Jubilee n’était que trop évident, et l’ordre de retraite fut donné. La 2e DI laissait à Dieppe 2.752 morts ou prisonniers. Il faudra plus d’un an pour que la division soit de nouveau en état de combattre…

En Normandie

17 août 1944 – Un Sherman des Sherbrooke Fusiliers protège la
progression de fusiliers du Mont-Royal.
CR Basse-Normandie / ANC P010488
La 2e DI débarqua en Normandie le 7 juillet 1944. Elle fut rattachée au 2e Corps canadien et positionnée à l’ouest de Caen, avec la charge de progresser sur la crête de Verrières.

La première opération contre Verrières, Atlantic, était une manœuvre de diversion destinée à appuyer Goodwood. L’avancée initiale de la 5e brigade, dans l’après-midi du 19 juillet, fut satisfaisante : après avoir repoussé la médiocre 272. ID allemande, elle se consolida au sommet de la côte 67. Dans la nuit, elle parvint à repousser la violente contre-attaque de la 1. SS-PzD. Profitant de ce succès, Foulkes engagea la 6e brigade. Celle-ci parvint à entrer dans Saint-André-sur-Orne, mais fut taillée en pièces par les blindés allemands en tentant d’avancer vers la crête. Certaines compagnies de l’Essex Scottish commencèrent à se débander, et il fallut tout l’appui de l’artillerie pour rétablir la situation, le 20 au soir. Ce premier engagement de la 2e DI se solda par 1.349 pertes, dont 249 morts, et la crête de Verrières demeurait allemande…

Dégager la crête de Verrières demeurait une priorité pour le 2e Corps canadien s’il souhaitait avancer sur Falaise. La nuit du 25 juillet, sous un clair de lune artificiel, la 2e DI repartit à l’assaut dans le cadre de l’opération Spring. Elle saisit rapidement Tilly-la-Campagne et le village de Verrières, mais butta sur May-sur-Orne. L’extrême violence de la contre-attaque allemande rejeta alors les Canadiens derrière la crête. Les tentatives répétées de la 2e DI ne feront qu’alourdir un bilan déjà tragique, sans parvenir à dégager les Allemands de leurs positions : elle déplora 362 tués et 840 blessés…

31 août 1944 – la 2e DI entre dans Rouen après avoir passé la Seine.
Ce n’est qu’avec le déclenchement de Totalise que la crête de Verrières tomba enfin aux mains de la 2e DI. Progressant par Rocquencourt et Fontenay le Marmion, la 2e DI ouvrit la voie à la 4e DB, chargée d’exploiter la poussée. Le prolongement des combats dans la plaine de Falaise fit que la 2e DI ne put parvenir devant la cité tant convoitée que le 16. Après d’interminables combats de rues contre les derniers SS, elle s’empara de la ville le 17.

Une fois la poche de Falaise bouclée, la 2e DI participa à la poursuite de l’ennemi vers la Seine. Elle eut encore à combattre les arrière-gardes allemandes dans la forêt de la Londe (27-29 août). Après avoir traversé Rouen le 30 août, la 2e DI canadienne libéra Dieppe, que les derniers Allemands avaient abandonné la veille, le 1er septembre. Deux ans après Jubilee, elle tenait sa revanche…

La bataille de l’Escaut

Fin octobre 1944 – une colonne de Calgary Highlanders dans l’île
de Beveland.
Après la libération de Dieppe, la 2e DI prit la direction du nord. Le 7 septembre, elle approcha de Dunkerque, mais se heurta au périmètre défensif établi devant la ville, à hauteur de Bourbourgville. Faute de stratégie d’ensemble, les combats, menés d’abord par la 5e brigade puis par l’ensemble de la division, s’enlisèrent jusqu’au 15, date à laquelle la division fut relevée et dirigée vers Anvers. Le 22, elle traversa le canal Albert, puis nettoya les abords nord de la ville.

A partir du 2 octobre, la 2e DI fut engagée dans les combats pour l’estuaire de l’Escaut. Sa mission était de repousser les Allemands puis de s’emparer des îles de l’estuaire – Beveland et Walcheren. Après un début optimiste malgré des conditions défavorables – pluie, terrain plat et détrempé – la progression canadienne fut arrêtée à Woensdrecht par une série de contre-attaques allemandes, lancées à partir du 8. Les combats se prolongèrent – le 13 octobre, tout comme à Verrières, le Black Watch fut quasiment anéanti sous le feu allemand. Ce n’est que le 16, après un bombardement de saturation de l’artillerie, que le verrou de Woensdrecht fut capturé, ouvrant la route vers Beveland.

Une fois le flanc nord sécurisé, la 2e DI attaqua Beveland dans le cadre de l’opération Vitality. Sa progression s’accéléra avec le débarquement de la 52e DI britannique sur le flanc des défenses allemandes. Beveland capturé, la 2e DI put s’élancer contre Walcheren à partir du 31 octobre. Le lendemain, des assauts amphibies, lancés simultanément avec la 52e DI, permirent d’établir une première tête de pont. Après une semaine de combats, la reddition des derniers Allemands mit fin à l’opération le 8 novembre. En un mois de combats, la 2e DI avait perdu 3.650 hommes...

En Rhénanie

9 février 1945 – des prisonniers allemands capturés par le Régiment
de Maisonneuve sont emmenés vers l’arrière. ANC PA- 153093
Pendant la trêve hivernale, la 2e DI canadienne fut stationnée dans le saillant de Nijmegen, où elle put se reposer et compléter ses pertes. A partir du 8 février, elle fut engagée dans l’opération Veritable, en direction du Rhin.

Malgré les inondations provoquées par les Allemands, l’attaque de la 5e brigade permit de saisir les hauteurs dominant la route Nijmegen – Clèves le jour même. Ce n’est qu’à partir du 16 février que la 2e DI fut de nouveau lancée contre les retranchements ennemis, cette fois-ci le long de la route Goch – Calcar. Entre autres, elle repoussa une Panzer-Lehr reconstituée après son annihilation en Normandie.

Le 27 février, la 2e DI fut engagée dans la seconde phase des combats en Rhénanie, l’opération Blockbuster. Elle repoussa les forces allemandes en forêt de Hochwald, puis orienta sa progression vers Xanten. Les combats se prolongèrent jusqu’au 10 mars, date à laquelle les dernières troupes allemandes abandonnèrent la rive occidentale du Rhin.

Vers la mer du Nord

9 avril 1945 – Le régiment de Maisonneuve avance entre Holden et
Rijsen. ANC PA133174
La 2e DI canadienne traversa le Rhin à la fin du mois de mars. Elle prit la direction du nord, entre la 3e DI et la 4e DB, et traversa le canal de Shipbeck. A partir du 13 avril, elle combattit durement pour la libération de Gronningen, défendue jusqu’au bout par des SS déterminés – la ville fut nettoyée le 16.

La 2e DI prit alors la direction du port de Brême, sur la mer du Nord. Sa dernière bataille fut livrée aux environs d’Oldenburg, le 3 mai. En raison d’une intensification de la résistance allemande, elle subit des pertes jusqu’au dernier jour. Elle reçut l’ordre d’arrêter les combats le matin du 5 mai.

La 2e DI Canadienne fut dissoute entre octobre et décembre 1945. Elle fut la division canadienne qui souffrit les plus lourdes pertes de toute la campagne 1944 – 1945.