2e division blindée Française

Organisation

  • Groupement tactique "Dio" (G.T.D)

Reconnaissance: 4e R.M.S.M
Blindés: 12e Cuirassiers
Chasseurs de Chars: 3e R.B.F.M
Infanterie: 1er Régiment de Marche du Tchad
Artillerie: 1/3e R.A.C
Génie: 2/13e Bataillon du génie

  • Groupement tactique "Langlade" (G.T.L)

Reconnaissance: 2e R.M.S.M
Blindés: 12e Régiment de Chasseurs d'Afrique
Chasseurs de Chars: 4e R.B.F.M
Infanterie: 2e Régiment de Marche du Tchad
Artillerie: 1/40e R.A.N.A
Génie: 2/13e Bataillon du génie

  • Groupement tactique Warabiot (G.T.V)

Reconnaissance: 3e R.M.S.M
Blindés: 501e Regiment de Chars de Combat
Chasseurs de Chars: 2e R.B.F.M
Infanterie: 3e Régiment de Marche du Tchad
Artillerie: 11/64e R.A.
Génie: 2/13e Bataillon du génie

Historique

Les origines

Août 1944 – Leclerc avec ses hommes du 501e RCC (CR de Basse-
Normandie / National Archives USA)
L'histoire de la 2e Division Blindée Française est intimement liée à celle du Général Leclerc. Celui-ci, en captivité après la campagne de France, parvint à s’évader et à rejoindre le Général de Gaulle à Londres dès la fin juin 1940. Il se vit confier la mission de rallier l'Afrique Équatoriale Française au camp de la France Libre.

Ce sera chose faite avec le ralliement du Cameroun dès le 27 août, puis du Gabon le 10 novembre. La libération de l’AEF permit à Leclerc de disposer d’un réservoir de ressources et d’une base de départ pour poursuivre la guerre aux côtés des Alliés. Rapidement, il lança les troupes de l'armée africaine dans une série de raids à travers le désert. Pour le premier d’entre eux, partant du Tchad avec 400 hommes, il traversa 1 500 kilomètres et s'empara de l'oasis italienne de Koufra, en Libye. C'est à Koufra que, le 1er mars 1941, Leclerc prêta serment de "ne déposer les armes que lorsque nos couleurs flotteront sur la cathédrale de Strasbourg".

Cette politique de raids fut continuée entre 1941 et 1942, Leclerc menant alors avec succès une série d'opérations contre les oasis italiennes du Fezzan (sud-ouest de la Libye). Ces succès lui vaudront la promotion au rang de général de brigade. Le 26 janvier 1943, les forces de Leclerc se joignirent à la 8e Armée de Montgomery, pour prendre part à la campagne de Tunisie. La colonne Leclerc prit alors le nom de "Force L". Rapidement rebaptisée 2e Division Française Libre, elle s'enrichit de la 1ère compagnie de chars et du 1er régiment de marche de Spahis Marocains. C’et sous cette forme qu’elle entra à Tunis en mai 1943.

De la colonne Leclerc à la 2e DB

1er Août 1944 – Débarquement de la 2e DB
A l'été 1943, Leclerc reçut de De Gaulle la mission de transformer la 2e Division Française Libre, qui ne comptait encore que 4 000 hommes, en 2e Division Blindée, organisée et équipée sur le modèle des unités américaines. Le 24 août 1943, la 2e DFL devient officiellement la 2e division blindée.

En septembre, la 2e DB naissante fut regroupée au camp de Temara, au Maroc, pour bénéficier de la proximité des matériels américains et de leurs zones d'entraînement. Leclerc parvint à compléter ses effectifs et à trouver 12 000 hommes en intégrant non plus des engagés individuels, mais des unités complètes (fidèles jusqu’en novembre 1942 à Vichy). A noter, la Division comportait un effectif féminin : le 13e bataillon médical.

Naturellement, De Gaulle souhaitait voir participer la division au débarquement en Normandie. Aussi, progressivement, les hommes et l’équipement quittèrent le Maroc pour l'Angleterre à partir d’avril 1944. La 2e DB fut rattachée à la 3e Armée US du Gen. Patton. Après de derniers entraînements dans le Yorkshire, la 2e DB reçut l’ordre tant attendu de débarquer, le 1er août, à Utah Beach.

La bataille de Normandie

Août 1944 . Un Sherman de la 2e DB entre Avranches et Sablé.
La 2e DB reçut une double mission, militaire et politique. Sa mission militaire est de combattre au sein de la 3e Armée de Patton pour exploiter à fond la brèche ouverte à Avranches. L’aspect plus politique de son rôle était de marcher sur Paris pour écarter du pouvoir tout à la fois les Américains (AMGOT) et les communistes.

Au sein de la 3e Armée US, la 2e DB fut immédiatement engagée dans les combats de Mortain. Le 9 août, elle rejoignit Le Mans, puis mena un combat décisif en direction d'Alençon (qu’elle libéra le 12 août), Ecouché (libéré le 13), puis Argentan, au cours duquel elle affronta la 9e division blindée allemande remontée de Nîmes.

Le haut commandement allié souhaitait voir la 2e DB participer au verrouillage de la poche de Falaise. Pour cela, à partir du 13 août, la 2e DB nettoya la région d'Argentan. Pourtant, l’attention de Leclerc n’était plus en Normandie : les regards portaient maintenant sur Paris insurgé. Le 21 août, couvert par de Gaulle mais sans l'autorisation d'Eisenhower, Leclerc ordonna à un détachement commandé par le commandant de Guillebon de foncer vers Rambouillet. Finalement, c'est Bradley qui, le soir du 22, avalisa le mouvement sur Paris. 

Au terme de la bataille de Normandie, la 2e DB Française déplorait 133 tués, 648 blessés et 85 disparus.

La libération de Paris

25 août 1944. Les chars de la 2e DB nettoient les dernières poches
de résistance allemandes.
La grève de la préfecture de police avait donné le signal à l’insurrection générale. Après quelques jours de combats dans la capitale, mais surtout au vu de la déliquescence du front de Normandie, les troupes allemandes avaient commencé à évacuer Paris mais occupaient encore des positions importantes, organisées autour de points d’appuis.

Le 23, la division progressa en deux colonnes parallèles : les groupements tactiques Langlade et Dio par Mortagne, Maintenon, Rambouillet, Saint-Cyr, et le groupement Billotte par Carrouges, Mamers, Chartres, Orsay; le soir même, Leclerc était à Rambouillet. La progression reprit le 24, cette fois ci avec des accrochages plus importants contre les nids de résistance ennemis.

Parvenu à la Croix de Berny, Leclerc ordonna au capitaine Dronne de "filer immédiatement au coeur de Paris". A 20h45, les trois chars de son détachement, Champaubert, Montmirail, et Romilly, pénétrèrent dans la capitale et atteignirent peu après l’Hôtel de ville, tandis que toutes les cloches de la capitale sonnaient pour célébrer l’arrivée du premier détachement de la 2e DB.

Le vendredi 25 août 1944, le groupement Billotte se dirigea sur la préfecture. Au passage, la Kommandantur, située place de l'Opéra, fut enlevée, et Leclerc put reçevoir la reddition du général von Choltitz, commandant le Gross Paris. A 16 heures, De Gaulle retrouva Leclerc à la gare Montparnasse, avant de prononcer son discours à l'Hôtel de Ville. Après avoir participé au défilé de la victoire sur les Champs-Élysées, le 26 août, un groupement de la 2e DB eut à repousser la contre-attaque allemande sur Le Bourget, Stains, et Pierrefitte. L’échec de cette contre-offensive permit de chasser définitivement les troupes allemandes cantonnées dans la banlieue nord.

Libération de l’Est

25 Août 1944 – Char de la 2e DB acclamé à Paris
Une fois Paris libéré, la 2e DB fut envoyée vers Strasbourg. Leclerc prit la direction des Vosges et de l'Alsace, avec Epinal comme objectif. Son parcours fut ponctué de plusieurs victoires: prise de Vittel (12 septembre), destruction de la 112e brigade blindée allemande à Dompaire (13 septembre), franchissement de la Moselle (21 septembre). Puis ce fut la poussée vers l'est, qui commenca par la prise de Badonviller le 17 novembre.

Après avoir franchi les Vosges en trois jours par de petites routes pour prendre à revers l’ennemi, la 2e DB libéra Saverne dès le 22 novembre, ouvrant ainsi la route de Strasbourg. Leclerc, sans avertir ses supérieurs américains, ordonna d’attaquer en contournant toutes les poches de résistance susceptibles de provoquer des retards : son objectif était d’entrer dans la ville le plus vite possible. Cinq colonnes de blindés s'élancèrent donc le 23 novembre vers la capitale alsacienne. Malgré la résistance de plusieurs forts entourant la ville, le détachement du colonel Rouvillois réussit à pénétrer dans Strasbourg. Leclerc s'installa vers 14h00 au Palais du Rhin, d'où s’étaient enfuis les principaux responsables nazis qui avaient administré la capitale alsacienne pendant plus de quatre ans. Le serment de Koufra était tenu.

La campagne de 1945

La prise de Strasbourg marqua la fin de la campagne de 1944. Faute de renforts et de ravitaillement, Leclerc ne put franchir le Rhin. Il faudra attendre fin janvier 1945 pour voir la 2e DB intégrée à la 1ère Armée Française et déployée contre la poche de Colmar – cette dernière sera prise le 3 février.

Chargée de réduire la poche de Royan, sur l’Atlantique, en avril 1945, la 2e DB ne fut envoyée en Allemagne qu’en tout début du mois de mai 1945. Elle fut rattachée à la 7e Armée US, qui avançait en Bavière. Le dernier combat de la 2e DB fut la prise de Berchtesgaden, résidence privée de Hitler, le 8 mai 1945.

Pour en savoir plus:

Sur le 501e RCC: http://web.me.com/olivier_froissant/501/Preface.html