3rd (Can) infantry division

Organisation

  • Reconnaissance
    17th Duke of York's Royal Canadian Hussars
  • 7e brigade d’infanterie
    The Royal Winnipeg Rifles
    The Regina Rifle Regiment
    1st Canadian Scottish Regiment
  • 8e brigade d’infanterie
    The Queen's Own Rifles of Canada
    Régiment de la Chaudière
    The North Shore Regiment
  • 9e brigade d’infanterie
    The Highland Light Infantry of Canada
    The Stormont, Dundas, and Glengarry Highlanders
    The North Nova Scotia Highlanders
  • Support
    Ottawa's Cameron Highlanders
  • Artillerie
    12th field artillery regiment
    13th field artillery regiment
    14th field artillery regiment
    3rd anti-tank regiment
    4th light anti-aircraft regiment
  • Génie
  • Transmissions
  • Services

Historique

Aux origines

Une 3e DI canadienne avait été engagée en Europe dès la Première Guerre mondiale, dans le cadre du Corps Expéditionnaire Canadien. Constituée en décembre 1915, elle combattit en France et dans les Flandres. Au cours des opérations contre Ypres, son commandant, Mercer, eut le triste privilège d’être le plus haut gradé canadien tué au combat ; Williams, chef de la 8e brigade, fut de son côté le plus haut gradé canadien capturé... La 3e DI fut dissoute à la fin du conflit, mais sa tradition devait se perpétuer à travers l’insigne – la couleur bleu horizon rappelait le souvenir des tranchées.

Avec le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement fédéral canadien décida de former une 3e DI le 17 mai 1940. Toutefois, l’impréparation générale, l’absence de décision sur le recours ou non à la conscription, ainsi que les incertitudes quant à l’évolution du conflit handicapèrent son organisation qu’à la fin de l’année.

Progressivement, l’entraînement démarra et permit d’améliorer le niveau de préparation de la division En attendant le transfert en Grande-Bretagne, les Ottawa’s Cameron Highlanders furent expédiés en Islande pour renforcer la garnison de l’île. Finalement, la 3e DI fut expédiée au Royaume-Uni en juillet 1941. Pas moins de trois années d’entraînement et de manœuvres l'attendaient, principalement dans le sud de l’Angleterre et en Ecosse.

De Juno Beach à Falaise

6 juin 1944 – débarquement de la 9e brigade sur Juno Beach.
IWM A23938
Dans la perspective de l’opération Overlord, la 3e DI fut sélectionnée pour faire partie des troupes de la première vague d’assaut. L’objectif qui lui était assigné était Carpiquet, situé à 18 km à l’intérieur des terres ; pour l’atteindre, la 3e DI fut renforcée par la 2e brigade blindée canadienne.

Le 6 juin, à partir de 8h00, la 3e DI débarquait sur la plage de Juno Beach. Sa progression au sortir des plages fut parmi les plus remarquables, mais les Canadiens ne purent avancer au-delà de Buron. Jusqu’au 11 juin, ils furent continuellement contre-attaqués par la 12e SS-PzD – Putot, Bretteville ou encore le Mesnil-Patry changèrent de main à plusieurs reprises.

Ce n’est qu’au terme de plusieurs semaines d’une guerre de positions usante que la division fut relancée sur Carpiquet, le 4 juillet. L’aérodrome était défendu par à peine une compagnie de SS de la Hitlerjugend, retranchés dans des bunkers et fortement motivés. De leur côté, les Canadiens étaient soutenus par toute leur artillerie, y compris celle du croiseur HMS Rodney. Au terme d’un engagement violent, la 8e brigade parvint à se rendre maître de la plus grande partie de l’aérodrome, mais les hangars sud restèrent aux mains des Allemands, qui lancèrent de violentes contre-attaques. Ce n’est que le 9 juillet que l’aérodrome sera définitivement sécurisé.

4 juillet 1944 – Mitrailleuse en position sur Carpiquet.
ANC PA-138359
Le 8, la 3e DI prit part à l’assaut contre Caen. Elle parvint à reconquérir le terrain brièvement occupé en juin, puis avança par Authie et l’abbaye d’Ardenne. Le lendemain, elle nettoyait le nord de la ville des derniers tireurs isolés. Ce n’est qu’avec l’opération Goodwood, lancée le 18 juillet, que la 3e DI pourra nettoyer les faubourgs sud – Colombelles et Vaucelles – des derniers Allemands. Le 31 juillet, après 55 jours de combats, la division fut enfin placée en repos pour une semaine.

La 3e DI canadienne se retrouva à nouveau au coeur de l'action dans le cadre de l'opération Tractable, qui avait pour objectif de projetter le 2e Corps canadien jusqu'à Falaise. Elle avança sur le flanc gauche de l'axe d'attaque allié, traversant la vallée du Laison. Dans le cadre de la fermeture de la poche de Falaise, la 3e DI progressa à la suite de la 4e DB canadienne et de la 1ère DB polonaise. Elle sécurisa Rouvres, puis la ligne de la Dives, assurant les arrières des forces blindées et empêchant l’infiltration d’unités ennemies. Elle termina sa campagne de Normandie en se dirigeant vers la Seine. En chemin, elle dut toutefois affronter les 26 et 27 août les troupes allemandes qui s’étaient retranchées dans la forêt de la Londe, avant de parvenir à Rouen le 30.

Combats sur l’Escaut

13 octobre 1944 – des véhicules amphibies Buffalo débarquent les
soldats de la 9e brigade à Hoofdplaat. ANC PA-136754
Une fois la bataille de Normandie terminée, la 3e DI participa à la poursuite de l’ennemi en direction du nord. Sa mission était de s’emparer des ports de La Manche. Elle assiégea Boulogne à partir du 5 septembre. Malgré le bombardement de la ville, il fallut six jours de combats, à partir du 17, pour venir à bout de la garnison – près de 10.000 soldats allemands furent faits prisonniers. A partir du 25, la division assiégea Calais, qui se rendit le 1er octobre. Entre temps, sa 9e brigade avait nettoyé le cap Gris-nez le 29.

La 3e DI se dirigea ensuite sur l’estuaire de l’Escaut, avec la mission de nettoyer la poche de Breskens. Les opérations se déroulaient dans un terrain inondé, parsemé de multiples canaux, qui facilitaient la tâche des défenseurs en rendant toute progression délicate. Malgré ces difficultés, la 7e brigade, soutenue par des lance-flammes, parvint à forcer le canal Léopold le 6 octobre et à établir deux fragiles têtes de pont. Le 9, elle parvenait à fusionner celles-ci ; trois jours plus tard, elle débouchait à travers la route d’Aardenburg.

Plus au nord, la 9e brigade réussit à surprendre les Allemands par un assaut amphibie sur leurs arrières, à Hoofdplaat. Elle repoussa les contre-attaques ennemies et parvint à opérer la jonction avec la 10e brigade (4e DB). Il faudra cependant encore plus de trois semaines de combats avant que la poche ne soit définitivement nettoyée, le 3 novembre.

En raison de l’échec de Market-Garden en septembre et de l’épuisement général des unités de l’armée canadienne, la campagne de 1944 s’arrêta-là. Désormais surnommés les « water rats » pour leurs combats dans les étendues détrempées de l’estuaire, les soldats de la 3e DI furent mis au repos dans le saillant de Nijmegen, avec la mission de tenir la ligne de la Meuse.

Entre Meuse et Rhin

10 Février 1945 – une patrouille du régiment de la Chaudière prog-
resse dans la région de Clèves. MDN / ANC PA-159561
L’interruption des combats à partir de novembre 1944 permit à la 3e DI de panser ses plaies. En première ligne depuis le Jour J, nombre de ses unités étaient désormais en sous-effectif chronique. Le service outre-mer n’étant pas obligatoire au Canada, les possibilités pour remplacer les pertes étaient réduites…

C’est donc une 3e DI partiellement remise de ses combats de 1944 qui fut lancée à l’assaut du Reichwald dans l’opération Veritable. Cette opération visait à nettoyer les approches du Rhin, à l’est de la Meuse. Une fois de plus, la 3e DI devra combattre en terrain inondé, les Allemands ayant fait sauter les digues pour retarder la progression alliée.

Le 10 février, la division enfonça les premières défenses de la ligne Siegfried. Progressant au nord de la route Nijmegen – Clèves, elle ne surmontait les fortifications ennemies qu’au prix de terribles efforts. A partir du 16, la 7e brigade dut venir à bout de la résistance allemande en forêt de Moyland, tenue par la 6. FjD – elle remplit cette tâche le 21 février. L’embourbement général de la progression canadienne, à cette date, nécessita la mise au point d’une nouvelle opération – Blockbuster.

L’ambition de Blockbuster était de terminer le nettoyage de la rive gauche du Rhin, initié avec Veritable. Dans ce cadre, la 3e DI, à partir du 26 février, progressa vers Keppeln et Udem. Ces villes, transformées en bastions, furent pris au terme de violents engagements. Le 1er mars, la 3e DI se lança à l’assaut de Hochwald, puis nettoya les abords sud de Xanten – forêts de Balberger et de Tuschen.

Du Rhin à la mer du Nord

7 avril 1945 – deux soldats du régiment de la Chaudière déminent
les abords de Zutphen.
Le 23 mars, le 21e Groupe d’Armées de Montgomery franchissait le Rhin. La 9e brigade effectua la traversée le jour même, au niveau de Rees. Elle fut suivie des autres unités de la division, qui progressèrent ensuite le long de la rive gauche du fleuve jusqu’à Emmerich.

Une fois le Rhin franchi, la 3e DI progressa sur le flanc gauche du 2e Corps. Repassant à nouveau aux Pays-Bas, elle longea l’Ijssel en direction du nord. En chemin, elle nettoyait des poches de résistance sans grande importance, généralement dressées à la hâte. A Zutphen, elle rencontra toutefois la résistance acharnée de la 361. ID allemande, renforcée par un bataillon de cadets parachutistes. Ce n’est qu’au terme de difficiles combats que la ville fut capturée le 8 avril. De même, il faudra une journée de lutte pour s’emparer de Deventer.

Une fois Deventer capturé, la 3e DI se dirigea sur la mer du Nord. En chemin, elle libéra Zwolle, puis Leeuwarden. Elle atteignit la mer du Nord le 18 avril. A partir du 28, elle se dirigea vers l’Allemagne. Traversant l’Ems, elle captura Leer le 30. Sa dernière offensive se porta en direction du port d’Emden. La 3e DI repoussa une dernière contre-attaque allemande à l’aube du 4 mai, et reçut l’ordre d’arrêter les combats le lendemain.

La guerre terminée, les soldats de la 3e DI furent progressivement rapatriés au Canada et démobilisés. La division elle-même fut dissoute le 23 novembre 1945.