Focus

Enfer sur la Seine

Publie le 29/06/2012

Contexte historique

En attendant de passer la Seine... On distingue au second plan un
Panther et un Tiger.
Malgré la succession rapide des opérations dans la poche de Falaise, plusieurs dizaines de milliers d’Allemands avaient réussi à s’échapper de Basse Normandie avant que les pinces des armées alliées ne se referment à Chambois. D’autres encore avaient réussi à sortir au cours des combats pour la poche.

Au final, avec les garnisons et les troupes d’occupation, c’est plus de 250 000 soldats qui étaient cantonnés sur la rive gauche de la Seine dans les derniers jours d’août. Ces troupes, harcelées par les FFI et poursuivies par les alliés, cherchaient désormais à se dérober vers l’Est. La prise de Mantes par la 3e Armée de Patton, et la progression des Anglo-Canadiens sur le flanc Nord, créaient en effet le risque d’un nouvel encerclement.

Pour se sortir du piège avant qu’il ne soit trop tard, les Allemands réussirent à réorganiser quelques points de défense destinés à ralentir la progression alliée le temps de trouver un moyen de passer le fleuve...

Plus d'informations: la course à la Seine

Le musée de Duclair: Août 1944 - l'enfer sur la Seine

Commémoration du 8 mai 2009 dans le parc du chateau Le Musée Août 44, « L’enfer sur la Seine » est une reconstitution originale de ces heures tragiques de combat, puis des heures de soulagement de la Libération.

A travers des mises en scène et une présentation de milliers objets d’époque, tous authentiques et réunis après plusieurs années de recherche, l’Histoire reprend vie.

Les vitrines reconstituent des épisodes symboliques des dernières semaines de guerre et illustrent cette période décisive. Chaque objet a son histoire, son anecdote. Nicolas Navarro, le directeur du Musée ne se contente pas de collectionner: "l'intérêt est de faire revivre le soldat, l’homme derrière l’objet", explique-t-il.

En outre, le musée rassemble les récits des soldats, des civils, tous témoins de ces terribles combats. La visite permet de plonger dans l’histoire de la guerre la plus impressionnante du XXe siècle et de comprendre les tenants et les aboutissants des derniers combats sur la Seine.

Le Musée "Août 1944 - l'enfer sur la Seine" présente une rétrospective depuis l'invasion de la Pologne par les armées allemandes jusqu'aux lendemains de la libération:

L’entrée en guerre (Septembre 1939 / Juin 1940)

Cette première partie nous permet de resituer l’Europe dans son contexte de Septembre 1939. Les visiteurs y découvrent la marche à la guerre, la débâcle des populations françaises mais aussi la bataille de France jusqu’à la proclamation de Rouen en tant que ville ouverte.

L’occupation (Juin 1940 / Juin 1944)

L'exposition revient sur les débuts de la cohabitation entre la population française et les troupes allemandes. Elle présente des objets et différents papiers concernant le rationnement, le STO, le nouveau régime de Vichy… Elle présente une série de 20 clichés exceptionnels montrant les troupes allemandes dans Duclair.

La bataille de Normandie (6 Juin 1944 / 21 Août 1944)

Manequins de soldats SS, avec leur armement Ce chapitre reprend 2 mois et demi de combats acharnés depuis le débarquement du 6 Juin jusqu'au retrait définitif de l’armée allemande. Le 21 août 1944, 100.000 soldats allemands seront piégés dans la poche de Falaise ; plus de la moitié de ces hommes seront tués ou faits prisonniers.

En plus des photos du débarquement, une vitrine expose des objets historiques du débarquement (drapeau américain, casque Canadien,…) en fond de décor.

De nombreux morceaux de chars détruits au cours des combats sont également présentés.

La retraite allemande (21 Août 1944 / 25 Août 1944)

Après la mi-Août, les troupes allemandes pressées par les Alliés entament leur retraite depuis la région de Falaise jusqu’aux rives de la Seine. Là aussi, une centaine de photos inédites (provenant des fonds de l’armée) sont exposées et nous montrent une armée allemande en pleine débâcle.

Pour illustrer cette période, un décor d’étable situé dans Bourgtheroulde à été aménagé. Il montre trois soldats allemands placés autour d’une table couverte de cartes et cherchant le meilleur chemin pour pouvoir traverser la Seine.

La traversée de la Seine (25 Août 1944 / 30 Août 1944)

Abordant les rives du fleuve, les soldats utilisaient tous les moyens possibles pour traverser. Les seuls ponts encore debout étaient le pont d’Eauplet et le pont d'Oissel. Sur le reste du fleuve, des bacs et des radeaux de fortune seront utilisés. Ceux des Allemands qui ne traversaient pas la Seine immédiatement consolidaient des défenses dans le but de gagner du temps. Le musée présente ainsi un de ces « bastions » du secteur de Mauny, abandonné par les Allemands et fouillé par les troupes britanniques.

Après 10 ans de recherches, il a été possible de présenter une série de témoignages de soldats traversant la Seine et des photos de ses rives, unique en France.

Dans la nuit du 29 au 30 Août 1944, les dernières troupes allemandes quittent la rive gauche. Cette situation est recomposée sur une très grande surface du musée : les dernières troupes allemandes à Berville, en face de Duclair, cheminent à travers le matériel abandonné et brûlé. Ces soldats s’embarqueront sur des radeaux et des voitures amphibies qui accosteront au hameau Saint Paul, à Duclair, emplacement actuel de notre musée.

La libération (30 / 31 Août 1944)

Reconstitution de la libération de Duclair Le 30 août au matin, les soldats écossais de la 51e Highland Division sont en face de Duclair. Vers 10h, l’ordre leur est donné de traverser le fleuve, mais le bac est sabordé et c’est sur de petites barques que les soldats arrivent à Duclair.

La dernière scène de notre musée représente la libération de Duclair, où la population duclairoise vient au contact des libérateurs pour leur offrir fleurs et calvados. Une sortie de cave a été aménagée et un civil sort de sa cave avec un pilote allié qui est remis aux troupes libératrices. Un FFI vient apporter des informations à un tankiste britannique. Cette scène est reconstituée dans les décombres d’une ville bombardée pour ne pas oublier que Duclair a terriblement souffert de la guerre.

La Normandie après la guerre (Septembre 1944 / 1946)

La bataille en Seine Inférieure s’est poursuivie jusqu’à la libération de Dieppe et du Havre, le 12 Septembre 1944. La guerre terminée, il faut enterrer des centaines de cadavres d’hommes mais aussi d'animaux pour éviter les épidémies. Le matériel roulant abandonné par l’ennemi doit être ferraillé. Les villes et villages doivent être déblayés et la reconstruction doit se faire rapidement. En forêt de Duclair, un camp Américain se construit pour y accueillir jusqu’à 20.000 hommes. Ces GI’s ne seront pas oubliés par les habitants, pour leurs fourniture d'oranges fraîches, de Chewing-gum et de cigarettes. Une grande vitrine présente aux visiteurs la vie du soldat américain avec sa trousse de toilette, sa trousse de couture et de nombreux objets retrouvés sur l’ancien emplacement de ce camp.

Une série de clichés fait découvrir au public des vues de l’armée allemande détruite dans le port de Rouen et présentent l’immensité de ce désastre tant humain que matériel.


Au terme de la visite, une petite boutique de souvenirs est à la disposition des visiteurs. Tous les produits proposés sont en rapport direct avec l’histoire de la région en Août 1944. De nombreux modèles réduits sont en vente pour petits et grands. Une étagère d’antiquités militaires propose du véritable matériel de l’époque. De nombreux ouvrages parfois épuisés proposent aux visiteurs d’approfondir leurs connaissances sur la débâcle allemande et la libération de la région.

Pour plus d'informations: site Internet du musée

Informations pratiques

Ouverture

  • Ouvert du 15 Avril au 1er Novembre
  • Du mercredi au dimanche de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h
  • Ouvert toute l’année pour les groupes

Adresses

  • Musée Août 44 « L’enfer sur la Seine »
    Château du Taillis – Hameau St Paul – 76480 DUCLAIR
  • www.chateau-du-taillis.com
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  • Tél: 02 35 37 95 46 - 06 83 82 22 89

Accès

  

Jacques Wiacek