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Opération Bagration

Publie le 29/06/2012

L’offensive soviétique à l’Est débute le 22 juin 1944. Son déclenchement est coordonné avec le débarquement allié en Normandie. Les alliés occidentaux et les Soviétiques se sont en effet mis d’accord sur l’opportunité de faire coincider les deux opérations, afin d’empêcher tout transfert d’unités de la Wehrmacht du front soviétique vers la Normandie.


L’opération mobilisait du côté soviétique 2 millions de soldats, 200 divisions, 6 000 chars, face aux 34 divisions allemandes de l’armée Centre. Avant l’offensive, les services secrets de Staline ont astucieusement manipulé le renseignement allemand: certain que la prochaine grande offensive soviétique aurait lieu au Sud, Hitler avait dégarni le front du groupe d’armées « Centre » en transférant le gros de ses blindés vers l’Ukraine, au Sud.

Tank T34’85 : la puissance de l’Armée Rouge
La conséquence logique de cet affaiblissement du front fut que les armées blindées rouges débordèrent très rapidement les défenses allemandes. Le 3 juillet, 10 jours à peine après le lancement de l’offensive, les deux pinces du front ukrainien se rejoignaient à l’Ouest de Minsk, enfermant 150 000 allemands. Staline lança alors le second mouvement de l’opération sur l’ensemble du Front. Les nouveaux objectifs étaient la capture de la Pologne et de la Lituanie. Rien ne semblait plus pouvoir arrêter le rouleau compresseur soviétique, qui parvint à établir en juillet une tête de pont à l’Ouest de la Vistule.

Pourtant, lorsque Varsovie se soulève le 1er Août à l’approche de ses chars, Staline fait stopper Bagration dans les faubourgs même de la capitale polonaise. En effet, il ne souhaite pas tant libérer la Pologne que de débarrasser de la résistance indépendantiste par le biais des Allemands. Malgré 63 jours de combats dans Varsovie, pas un seul obus ne sortira du canon des chars soviétiques, stationnés de l’autre côté du fleuve, et l’insurrection sera écrasée dans le sang par les Allemands.

Il reste qu’au terme de deux mois de combats, une brèche de 350 km a été ouverte dans les lignes allemandes du Groupe d’armées Centre. Ce dernier est totalement anéanti, les Allemands perdant 28 divisions, 2000 chars, soit au total plus de 300 000 soldats morts, blessés, disparus ou prisonniers. Les pertes soviétiques furent également lourdes: l’Armée Rouge déplorait plus de 700 000 soldats hors de combat, 3 000 chars, 2 500 canons, et 800 avions détruits.