Focus
Enigma
Publie le 29/06/2012
Marian Rejewski
En 1918, l'Allemand Arthur Scherbius, souhaitant protéger les communications des grandes industries et des ministères allemands, mit au point une méthode révolutionnaire de cryptage des communications, qui dépassait de loin les méthodes alors utilisées.
Appelée à juste titre Enigma, la technique de Scherbius offrait cent cinquante-neuf milliards de milliards de combinaisons possibles. Son engin, d’apparence semblable à une grosse machine à écrire, transformait par un jeu de rotors internes les mots saisis en séries de caractères indéchiffrables.
Mise en service par l’armée allemande en 1926, Enigma protégea les communications allemandes avec une efficacité telle que les services du contre-espionnage français, britannique, et américain durent abandonner leurs tentatives pour briser le code.
Enigma Ce furent Jerzy Rozycki, Henryk Zygalski et Marian Rejewski, jeunes mathématiciens polonais du "Biuro Szyfrow", service du chiffre de l’armée polonaise, qui permirent de percer les secrets d’Enigma. Pour cela, ils utilisèrent la seule faille de la machine – le mot clé envoyé systématiquement au début des messages. Dès les années 1930, les messages codés allemands étaient clairs pour les Polonais. Par la suite, Rejewski automatisa le décryptage en mettant au point « bomba », une machine qui passait en revue les différentes combinaisons possibles en moins de 2 heures.
Bletchley Park Devant la montée de la menace allemande, les Polonais parvinrent à faire passer leurs découvertes en Grande-Bretagne ; notamment, une réplique d’Enigma fut acheminée... dans les bagages de Sacha Guitry !
En se basant sur ces travaux, les Britanniques purent continuer les travaux de Rejewski. Une équipe fut constituée au manoir de Bletchley Park, certains des membres ayant été recrutés à partir de mots croisés du Daily Telegraph. Aidés par des carnets de codes récupérés sur des navires ennemis, les membres d’Ultra – nom donné à l’équipe du chiffre britannique - mit au point de nouveaux automates de décryptage, capables de remplacer « bomba » désormais désuète, et de décrypter Enigma en moins d’une heure !