Découverte des restes d’un soldat allemand

Mis en ligne: 2009-04-29

Le service allemand des tombes relève les restes du corps. A la mi avril, un visiteur a signalé ce qu’il pensait être des restes humain à la sortie du parking du Mémorial de Montormel-Coudehard. Après vérification et la découverte d’un fémur, plus aucun doute n’était permis.

Selon la procédure habituelle dans ce cas, la gendarmerie a été prévenue ainsi que le service allemand des tombes (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfür - sorge), qui a procédé au relèvement des restes du corps le Jeudi 23 avril.

Malheureusement, une large partie du corps était manquante, en particulier la mâchoire qui aurait pu fournir des renseignements pour identifier le cadavre. De plus, en raison de l’absence de plaque d’identification, celui-ci ne pourra être formellement identifié.

L’emplacement et les rares objets qui accompagnaient les restes peuvent néanmoins nous fournir des renseignements. Un insigne des sports des SA et trois monnaies, une française, une belge, et une néerlandaise, peuvent laisser supposer que ce soldat était impliqué politiquement et en conséquence, faisait peut-être partie des troupes Waffen-SS. Les pièces de monnaie peuvent aussi laisser penser que l’unité à laquelle il appartenait avait séjourné dans ces différents pays.

Le convoi allemand détruit sur la route de la côte 262. Cet épisode
est évoqué par B. Korab-Brzozowski. Il est possible que le soldat
dont les restes ont été retrouvés en faisait partie.
Enfin, la localisation du corps nous laisse également penser que sa mort remonte au 19 août 1944, à l’endroit précis où une colonne allemande a été anéantie. Le lieutenant B. Korab-Brzozowski qui fut le premier ce 19 août à arriver à l’emplacement du parking aux alentours de midi relate ainsi les faits:

« La dernière haie franchie, tous les chars se sont brusquement arrêtés, stupéfaits. La surprise était d’ailleurs réciproque car sur la route Chambois-Vimoutiers qui passe par la côte 262, une colonne ininterrompue de camions, de charrettes à cheval, d’autos blindées et de deux chars « Panther », se trouvait là, pare-chocs contre pare-chocs. La première surprise passée, tous les chars de la première ligne ont ouvert le feu avec tout l’armement qu’ils possédaient, c'est-à-dire 12 canons de 75 mm et 24 mitrailleuses lourdes. On ne pouvait pas manquer les cibles, elles étaient devant nous à une distance de 500 à 200mètres. Les chars allemands ont aussitôt voulu réagir mais ont été détruits avant. Par qui ? Difficile d’octroyer le résultat à tel ou tel équipage, tout le monde tirait… Cette boucherie a duré une demi-heure, et même après, nous pouvions apercevoir au loin quelques mouvements de l’ennemi que nous poursuivions avec les tirs de nos canons ». In L’épopée de la 1ère division blindée polonaise (YSEC éditions).

Un aperçu de quelques restes retrouvés. Un rasoir, un dé a coudre mais aussi un stylo plume ont également été découverts. Ces objets seront prochainement exposés au Mémorial de Montormel.

Les restes du soldat pris en charge par M. Tisserand (service allemand des tombes) ont été emmenés au cimetière allemand de La Cambe.

Stéphane Jonot



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