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501e RCC (1)

Publie le 29/06/2012

Insigne du 501e RCC Parce qu’il tire ses racines de la Grande Guerre, le 501e Régiment de Chars de Combat (RCC) est le plus ancien régiment blindé de l’armée française. Après la débâcle de 1940, il fut recrée le 1er juillet 1943 en Afrique du Nord sous le commandement du chef de bataillon Cantarel. Son noyau dur, composé de vétérans des campagnes du Tchad, fut vite agrandi par l’afflux de nombreux volontaires engagés au Maroc, en Algérie, ainsi que des évadés de France.

Voici l’histoire de quelques journées, parmi de nombreuses autres, passées au combat en Normandie.

Le retour en France

C’est au Maroc, le 28 août 1943, que le régiment reçoit sa dotation en matériel américain avec des chars M4 Sherman. Avec la toute nouvelle 2e Division blindée du général Leclerc, il rejoint l’Angleterre au printemps 1944 dans l’attente du débarquement. Le 1er août, le 501e RCC embarque à Weysmouth et Portland pour une direction connue et espérée de tous : la Normandie ! La traversée de la Manche se passe sans encombres, et, le 3 août vers 2 heures du matin le régiment débarque enfin aux Bancs du Grand Vey au nord est de Carentan. Pour ces hommes, c’est le moment attendu depuis près de quatre longues années, le retour dans leur patrie.

Une fois regroupé sur le transit area le régiment est fractionné et dirigé par convois de 35 véhicules vers sa nouvelle zone de bivouac, située dans des champs de chaque cotés de la route Vesly-Lessay, a 3 Kms au sud de Vesly. Dans la journée du 4 août, le régiment déplore ses premiers blessés, le caporal Mouchet et le chasseur Bichon, tous deux atteint par l’explosion d’une mine. Le lendemain, les préparatifs de départ ont lieu: le régiment doit être prêt à partir dans un délai de 3 heures.

Progression vers le front

Le Général leclerc à Utah Beach.
© CG Basse Normandie / NARA
C’est finalement le 6 août au matin que le régiment s’ébranle en direction de Saint Aubin où il se retrouve en seconde ligne et stationne à proximité de cette localité jusqu’au 8 août, date à laquelle la 1ère section de chars de la 1ère compagnie (1/501e RCC) commandée par le sous-lieutenant Touny est envoyée dans le secteur d’Avranches.

Le même jour, le général Leclerc affecte au commandement de la brigade de chars et du Groupement Tactique V (GTV) le colonel Billotte et nomme le colonel Warabiot chef de corps du 501e RCC. Dans la soirée, la section envoyée en couverture rejoint le régiment et subit le bombardement de la Luftwaffe qui touche par bombes-papillon le CHR, le PC, et la 3e compagnie. Le bilan de cette attaque qui durera 2 h30 est de 3 tués (les chasseurs Ben Amar, Mhendach N’Miche, et Pauli) et de 29 blessés.

Le lendemain le régiment part pour une nouvelle zone de stationnement située au environ d’Epineux ce qui sera l’occasion pour le 501e RCC de faire ses premiers prisonniers, deux soldats isolés dans une ferme a 1 km au nord ouest de Ballée.

10 août 1944

Le 10 août marque le début des opérations militaires de la 2e DB à proprement parler, avec l’attaque des groupements tactiques Dio (GTD) et Langlade (GTL) en direction de Ballon. A 7 heures du matin, le 501e resté jusqu’alors en réserve reçoit l’ordre de partir en direction du Mans et franchit la Sarthe sur un pont du génie américain entre 11 heures et 17 heures. Le régiment s’installe à 11 km au sud de Ballon, à l’est de la route Ballon-Gouligu, toujours en réserve et couvert au nord par le groupement Dio, à l’est par le XI/64e R.A.D.B et à l’ouest par le 3e bataillon du régiment de marche du Tchad (III/ RMT).

11 août

Une "Rochambelle" bricole une kubelwagen allemande capturée.
© CG Basse Normandie / NARA
La journée du 11 août débute par le départ du régiment à 7 heures. Le GTV est divisé en deux sous-groupements, le premier aux ordres du colonel Warabiot situé à l’est et comprenant les 1ère et le 2e Cie de chars (2/501) et le P.C du régiment, le second (SGP) aux ordres du commandant Putz (chef du III /RMT) comprenant les 2e et 3e Cie du régiment. Le colonel Billotte et son état-major marchent quant à eux avec le sous groupement Warabiot (SGW).

A 14h, le SGW arrive à 1500 mètres au sud-est de Coulombiers après avoir traversé les bourgades de Ballon, Lucé, Doucelles et Le Coudray. A ce moment le sous groupement se redivise de part et d’autre de la route dans un dispositif d’avant-garde. L’état-major du sous-groupement s’installe à la sortie est de Coulombiers. Pendant son avance, il a capturé 3 soldats allemands aussitôt remis au GTV pour être interrogés.

Vers 20h30, le SGW installe un dispositif défensif à 1500m au nord de Coulombiers avec pour mission de couvrir le sous groupement et de servir de flanc-garde à l’est et au sud du sous groupement Dio (SGD). Ce dispositif est composé de la 1/501, d’une compagnie d’infanterie, d’une section génie, la section de mortiers et la section de 105 du régiment. Le colonel Warabiot installe son PC avancé au centre du dispositif, le reliquat de son PC reste à son emplacement initial de 14h.

De son côté le SGP atteint le carrefour de la Hutte vers 13h. Il pousse aussitôt une reconnaissance composée d’un peloton appuyé par une section de la 3/501, une de la 4/501 et d’une section d’infanterie.

A venir: les combats dans la forêt d'Ecouves

Fréderic Normand

L'auteur

Frederic Normand est né le 15 mai 1974.

Passionné depuis des années par la bataille de Normandie, il a participé à diverses recherches historiques pour des ouvrages littéraires concernant cette période. Il a également rencontré de nombreux vétérans Polonais, Anglais, Américains, Français et Allemands, ce qui lui a permis d'accroitre ses connaissances sur les combats de la poche de Falaise.

Il est marié et père de deux enfants.


Pour davantage d'informations sur le 501e RCC:

http://web.me.com/olivier_froissant/501/Preface.html